
Route du liège à la ville de Cassà
Un itinéraire transfrontalier avec Cassà comme point d’intérêt
La route du liège, au-délà de la ville de Cassà, relie les territoires du liège qui vont de Morellàs à Cassà de la Selva, en profitant le parcours de la route Pirinexus.
Cet itinéraire transfrontalier relie, à travers le patrimoine culturel et naturel, les territoires du Roussillon, l’Alt i Baix Empordà i el Gironès, tous liés historiquement à l’obtention, transformation et commercialisation du liège, notamment à l’élaboration de bouchons de vin (qui est aussi produit dans la zone) et, surtout, de cava.
Dans la plupart de communes liées par la route du liège vous trouverez une proposition d’itinéraire urbain qui vous permettra de découvrir le patrimoine lié à son industrie de bouchons de liège. Pour plus d’information : www.rutadelsuro.cat
Route du liège à la ville de Cassà
La route du liège à la ville de Cassà est la meilleure façon de découvrir les intérêts du centre urbain. Demandez une visite guidée ICI.
L’histoire de Cassà de la Selva est étroitement liée à l’industrie du liège qui a débouté à la ville au 18e siècle. Tout au long de ce parcours urbain vous pourrez découvrir des éléments patrimoniaux en rapport avec le monde ouvrier, à côté de magnifiques maisons modernistes qui firent construire les propriétaires des usines de bouchons de liège ou les grands propriétaires des forêts.
La route du liège dans la ville de Cassà commence à la gare de l’ancien Carrilet, la ligne de train inauguré en 1892 pour impulser l’industrie du liège et qui desservait les trois villes du liège de Sant Feliu de Guíxols, Llagostera et Cassà avec la gare de Girona. Dans les trois agglomérations l’évolution de l’industrie du liège a été différente, et la seul commune où le liège continue à être un important poids économique à nous jours est Cassà, où pendant les premiers années du XXIe siècle il y avait toujours plus de 500 employés dans l’industrie du liège et environ 40 entreprises, quelques-unes avec les productions les plus importantes de bouchons de liège du monde.
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Points d'intérêt sur la route Cork dans le village de Cassà
1. Garre ferroviaire (1892, Éclectique)
Le chemin de fer à voie étroite de Sant Feliu de Guíxols fut construit pour favoriser la vigoureuse industrie du liège, qui eut des répercussions importantes à Cassà de la Selva.
Le seul édifice qui reste aujourd’hui est la gare, construite en 1892 ; par contre un petit bâtiment de services, la maisonnette des services de nettoyage de voie et travaux, un quai de déchargement couvert avec un toit et les voies ont disparu. Les gares étaient les équipements les plus importants que l’on pouvait trouver tout au long de la voie ferrée. L’intérieur était divisé en trois espaces, auxquels étaient assignés des usages bien différents : salle d’attente, bureau de billets et facturation et logement.
Cette ligne s’est arrêtée définitivement en 1969 et c’est à partir de 1990, après sa restauration, que le bâtiment de l’ancienne gare a été destiné à plusieurs emplois : expositions, salle polyvalente et bureaux.
2. Can Nadal (1906, moderniste)
Manel Nadal fit construire cette maison qui s’entourerait plus tard d’un jardin touffu avec grande diversité d’espèces. Les rapports entre les Nadal, fabricants et commerçants de bouchons et les Oller, fabricants de bouchons de champagne, se sont renforcés avec le mariage, en 1918, de Joaquim Nadal et Àngela Oller, couple qui déménagea définitivement dans cette maison, une fois la Guerre civile espagnole arriva à son terme. En 1984 la maison est devenue patrimoine de la ville et en 1989 la Mairie s’y est installée.
Le modernisme tomba en même temps que l’une des périodes de croissance de l’industrie du liège, c’est pourquoi à Cassà on retrouve des belles manifestations de ce mouvement artistique. Dans la structure de cette maison les traits propres du modernisme y sont représentés, il y a de références à des architectes comme Domènech i Montaner et Puig i Cadafalch.
La façade extérieure n’a pas subit des changements concernant la décoration originale, dans laquelle on remarque les ornementations, les vitraux et les éléments en fer forgé composés de références florales et médiévales. En revanche, a l’intérieur, les éléments originaux qui ont été préservés, mis à part du plafond de l’ancienne salle à manger, devenue aujourd’hui salle des réunions municipales, sont les revêtements de mosaïque, la rampe de l’escalier en stuc avec des éléments floraux et quelques vitraux.
Du 1892 au 1969 une ligne de chemin de fer à voie étroite reliait la ville de Gérone avec le port de Sant Feliu de Guíxols et desservait des importantes villes du liège. Outre l’élan que cette ligne donna à l’industrie du liège, l’agriculture en tira aussi profit puisque elle compta sur un nouveau moyen de transport pour vendre ses produits sur les marchés, et même dans le secteur des loisirs, on organisa des services spéciaux pour assister aux fêtes patronales des alentours.
Peu après la fermeture de la ligne, Josep M. Bregante acquit une locomotive, une voiture et un fourgon qui avaient été construits en Allemagne. La locomotive, achetée en 1905, la numéro 6, était l’une des dernières utilisées dans la ligne et disposait d’une chaudière qui consumait d’habitude environ 8 ou 10 kg de charbon par kilomètre. La voiture et le fourgon datent de 1891. La voiture était du modèle A3 et destinée aux voyageurs : elle était tout d’abord une voiture de première classe qui ultérieurement est devenue de seconde classe, ce qui la fit passer de douze places tapissées de peau à seize places en deux bancs en bois. Le fourgon servait à transporter les bagages.
La machine et la voiture du carrilet (un des points d'intérêt de la route du liège à la ville de Cassà) peuvent être vues de l'extérieur 24 heures par jour et 365 jours de l'année dans la rue Marçal de Trinxeria de Cassa de la Selva.
Les visites à l'intérieur sont les premiers dimanches du mois de 10h à 13h, sauf si coïncide avec Festa Major (Mai-Juin), Fira del Tap (Juin) ou la Fira de Santa Tecla (Septembre) que les visites sont lors de ces événements et les jours d'ouverture et les heures d'ouverture sont précisés dans les programmes de ces événements.
Si vous êtes un grand groupe et souhaitez demander une visite à la machine de train et des wagons en dehors de ces heures, remplir ce formularire.
4. Usine à gaz (1901, moderniste)
Remarquable exemple moderniste d’architecture industrielle. En 1896, la Société d’Électricité de Cassà demanda de construire ce bâtiment visant à la mise en œuvre de l’éclairage public et en 1901 la Compañía General de Alumbrado por Acetileno (Compagnie générale d’éclairage à acétylène) de Barcelone s’y installa, compagnie à laquelle il doit probablement son aspect actuel. À l’extérieur, il faut souligner le panneau de l’entreprise, la poterie vernissée, les restes du sgraffite et la grille d’entrée pour les calèches en fer forgé avec des motifs de fleurs, réalisée par Antoni Planas (Serreta), de Cassà de la Selva, qui compte parmi ses œuvres des autres grilles magnifiques à Cassà.
Cette compagnie fabriquait et fournissait le gaz acétylène pour l’éclairage public de Cassà, qui remplaçait l’ancien éclairage à pétrole, même si cette technique fut remplacée bientôt par l’électricité. Pour produire du gaz acétylène on plongeait du carbure de calcium sous l’eau et pour ce faire le bâtiment disposait des grandes caves qui firent office d’entrepôt d’eau.
Cette édification avait une cheminée de 25 mètres qui conférait à l’ensemble un caractère industriel très fort. Malheureusement cet élément fut démoli en 1937 afin d’éviter des bombardements.
La construction du Carrer Ample (Rue Large) a commencé vers la fin du XIXème siècle, dans le cadre du projet d’urbanisation de Baudili Duran, qui reliait le centre historique de la ville avec le chemin de fer. L’un des premiers bâtiments édifié dans cette rue remonte à 1893 : il s’agit de l’ancien entrepôt de chez Duran (utilisé plus tard comme cinéma) au carrefour avec la rue Reverend J. Bosch. À partir de cette année des modestes maisons à étage sont bâties, lesquelles disposaient des petits ateliers de bouchons de liège, qui peu à peu sont devenus des logements. Dans cette rue on observe des exemples intéressants de l’architecture de la fin du XIXème siècle et jusqu’aux années 20 du XXème siècle : à gauche on trouve can Cubó, can Vilahur, can Duran-Olivé, can Garoina (famille Esteba) ; à droite, can Ruscalleda, au carrefour avec la rue Raval. L’endroit où vous vous situez, can Cubó, de style noucentiste, était la maison de Josep Pla, maître des travaux grâce auquel beaucoup d’immeubles de la ville ont été construits entre la fin du XIXème siècle et les premières décennies du XXème siècle.
6. Casa dels canonges (gothique)
Maison médiévale distribuée en deux étages. Elle présente des réminiscences gothiques. En 1900 fut profondément réaménagée et par conséquent il ne reste pas grand-chose de la façade originale. Un arc de pierres de taille de l’ancienne maison médiévale qui correspondrait à un ancien portique et une fenêtre gothique, actuellement condamnée, est cependant conservé. Il faut remarquer encore les ouvertures gothiques jumelées du premier étage, avec des petits arcs trilobées et pilier central ; la corniche et l’acrotère. Le bâtiment avait possiblement été la maison du sacristain, qui était même plus prestigieux que le curé, et plus tard fut connue comme la Casa dels Canonges (la maison des chanoines) à cause du recouvrement des dîmes attribuées au diocèse de Gérone.
Le centre historique de Cassà fut l’objet des importantes transformations à cause de l’industrie du liège ; au Carrer Major (Rue Principale) quelques maisons attachées au monde industriel furent réédifiées avec des éléments modernistes et éclectiques. Voici l’une de ces maisons, can Jubert, dont les propriétaires possédaient aussi l’usine Reliable (1926-1996) et la banque Jubert i Presas (1902-1957) qui avaient le siège au rez-de-chaussée de ce bâtiment. Exceptionnellement, Cassà comptait deux banques dans la première moitié du XXème siècle, nées pour pourvoir aux besoins financiers des entrepreneurs du liège. Cette maison réaménagée en 1928, par le maître des travaux Josep Pla, dispose d’une façade à couper le souffle. Dans cette même rue il y avait la maison moderniste de can Menna (aujourd’hui disparue), endroit par lequel on accédait à une importante usine bouchonnière, chez Figueras i Dausà.
8. Coopérative de consommateurs La Protectora (1901 et 1929, Éclectique)
La création des coopératives de consommateurs était très attachée aux sociétés ouvrières industrielles qui dans la ville représentaient principalement les employés du liège. Cette coopérative, qui existait déjà en 1884, a eu rapidement plus de 400 associés et l’on y trouvait des produits à des prix plus bas. La coopérative cessa son activité au début des années 60 du XXème siècle. Les deux bâtiments correspondent à des époques différentes : 1901 et 1929. Au bâtiment plus récent on peut toujours lire dans la partie supérieure le nom de La Protectora. Elles présentent en façade des décors évoquant des fleurs et des formes géométriques.
9. Travessera del Passeig de Vilaret et Passeig de Vilaret
Dans la Travessera del Passeig de Vilaret on peut toujours voir quelques cours spacieuses des usines de liège où étaient orientées les grandes fenêtres qui éclairaient les salles de travaux. Dans la partie postérieure se dressent les maisons des propriétaires et les ateliers qui avaient la façade principale au Carrer de la Indústria (Rue de l’Industrie).
Le Passeig de Vilaret fut construit en 1894 avec le nom de Place Nouvelle et c’était le fruit de l’élargissement de la ville vers la route. À travers le Passeig Vilaret on accédait à une autre usine importante, Oller, avec la maison du propriétaire dans la partie postérieure, bien conservée de nos jours au 28 du Carrer de Marina. À côté de cette usine nous pouvons admirer, au coin avec le Carrer de Marina, une autre construction spectaculaire, can Figueres, bâtie en 1920 par l’architecte Isidre Bosch, qui dispose des magnifiques grilles en fer forgé réalisées par Antoni Planas (Serreta).
Dans le tronc de ce remarquable exemple de chêne-liège on peut observer la marque de la dernière fois que l’on leva l’écorce visant à produire du liège. Cet arbre fut planté en 1959 ou 1960 devant l’entrée de l’ancien entrepôt de l’entrepreneur du liège Enric Mestres i Roca et aux côtés de ce qui avait été la coopérative « cassanenca » Uprodeco (Unión de Productores de Desperdicio del Corcho), fondée en 1952 et impulsée par des patrons des usines de liège. Elle était connue couramment comme El Trust et presque toutes les entreprises du liège de la ville l’intégraient.
11. Carrer Martí Dausà et de la Indústria
Ce bâtiment avait été une importante usine de liège, Rich-Xiberta, bien qu’elle ait été plus tôt le siège d’une école privée et laïque, l’Escola Politècnica Cassanenca, connue couramment comme can Vilaret. Créée en 1887, elle s’est transféré dans ce bâtiment en 1912 et a eu une très bonne réputation à cause de la pédagogie innovatrice que l’on y pratiquait. Tout au fond de la rue on entrevoit une autre maison de propriétaires des entreprises du liège, can Tou, (usine Dausà), déjà dans la Rue Indústria. La Rue Indústria (Carrer de la Indústria) était l’ancien grand chemin qui menait à La Bisbal, dont la construction commença au XVIII siècle dû au besoin de la ville de s’agrandir vers ce secteur. La rue s’appelait Carrer de la Llet (Rue du Lait), même si en 1887 on le nomma déjà Carrer de la Indústria (Rue de l’Industrie), ce qui parle de la forte implantation de cette activité. Il y avait des usines comme can Tou, citée au-dessus, can Calau, can Cassà, can Turon, can Barceló, can Xiberta… et la deuxième banque de Cassà, la Banque Bosch i Codolà (1909-1956).
12. Can Trinxeria (1897, moderniste)
Maison de famille d’une branche du lignage Trincheria que la mairie acquit en 2000. Elle était habitée par des grands propriétaires ruraux avec des intérêts sur le liège des montagnes des Gavarres. L’un d’eux fut Marçal de Trincheria, important défenseur de l’industrie du liège de la région de Gérone et auteur du livre La Liga aduanera hispano portuguesa vers la fin du XIXème siècle. On constate que Can Trinxeria est le meilleur exemple de style néo-médiéval qui existe dans la ville. Il s’inscrit dans l’historicisme, plus précisément dans le style néo-gothique : il veut réinterpréter les palais de l’architecture gothique civile catalane, évoquant un petit palais urbain. Josep Balet, l’architecte, y rajouta des éléments locaux, comme la formidable scène de chasse qui se trouve dans la balustrade extérieure du premier étage. La sculpture de Saint-Georges, patron de la Catalogne, située sous le balcon semi-circulaire, les éléments de décoration figuratifs, végétaux et animaux et les pinacles ornés avec des sculptures en ronde bosse d’inspiration médiévale constituent des autres éléments notables de la façade. On aperçoit des autres points d’intérêt : les peintures murales et la salle voûtée en berceau avec des coquilles à l’intérieur, et la tour du moulin à vent érigé dans le jardin, de plante octogonale et style néo-arabe.
Espace de loisir et aussi site de discussion et lecture et la nouvelle société industrielle qui se composait d’un café (édifié en 1892) et d’un théâtre et salle de bal (1897), qui étaient vraiment très populaires. La figure du lecteur dans les usines de liège, qui lisait les nouvelles des journaux au reste des employés, constitue un bel exemple de l’importance donnée à l’instruction par le mouvement ouvrier.
Dans un premier temps il fut le siège du Círculo Recreativo, et en 1912 devint le siège du Centro de la Unión Republicana, laquelle commanda à l’architecte Rafael Masó une véritable rénovation, dont il ne nous reste malheureusement pas grand-chose. Le Centro fut le cadre de nombreuses activités politiques mais il fut notamment un espace de détente populaire jusqu’au déclenchement de la Guerre civile espagnole. En 1942 accueillit le Círculo Recreativo, société qui est parvenue jusqu’à nos jours, appelée à présent Centre Recreatiu.
Le rez-de-chaussée a subit beaucoup d’aménagements, tandis que la partie supérieure a gardé plus fidèlement ses éléments originales. Le nom de l’ancienne société, Centro de la Unión Republicana, figurait dans la corniche qui présente le centre de la façade.
14. Sala Galà (1910, Éclectique)
L’architecte Isidre Bosch conçut dès le départ le bâtiment comme une salle de bal, dans le cadre d’une société industrielle qui avait besoin des nouveaux lieux de récréation. En 1969 fut transformée en discothèque. Ainsi, d’abord nommée Sala Galà, et ensuite Sir Thomas, cet endroit fut le centre de divertissement et loisir de la jeunesse de Cassà et voire des villes voisines au cours de presque trois quarts de siècle. Après plusieurs années de fermeture, la Mairie l’acquit en 1998 et en 2003 elle fut rouverte à but culturel.
L’édifice s’inscrit dans le style éclectique et présente une nef à trois étages. Les deux façades n’ayant pas subit des grandes transformations tout au long des années on y observe l’utilisation des éléments décoratifs qui appartiennent à un large éventail de styles, le décor des couronnements et l’emploi du fer forgé.
Le bâtiment d’en face est également intéressant, connu sous le nom El Rotllo, construit en 1912 par le même architecte, avec une façade caractéristique qui présente des éléments modernistes.
15. Can Serra (1910, moderniste)
Elle compte parmi les plus importants témoignages d’immeuble particulier des entrepreneurs du liège de la ville. Son dernier propriétaire, Josep Serra i Carbó (1857-1940), déposa plusieurs brevets tels que la formule d’un aggloméré de liège qu’il vendit à la Crown Cork & Seal Corp. de Baltimore, (États-Unis), laquelle fut utilisée pour la fabrication des disques rendant possible l’hermétisme des répandus bouchons couronne et qui lui permit de faire fortune.
L’architecte Isidre Bosch conçut cette maison pendant que ses propriétaires habitaient à Baltimore ; c’est dans la partie postérieure de l’enceinte où se dressait l’usine, connue sous le nom de Can Serra (aujourd’hui disparue), qui était parfaitement visible depuis le Carrer del Molí (rue du Moulin).
Différents styles médiévaux furent utilisés au cours de la construction. La maison est distribuée selon un plan central annoncé par la tour qui dépasse le reste du bâtiment et dont les arcades de style mozarabe font figure d’exception, ainsi que la balustrade composé par des œils-de-bœuf en pierre artificielle d’inspiration gothique. Il faut souligner aussi les stucages et sgraffites, les peintures et le jardin postérieur qui préserve toujours la disposition de l’époque.
16. Ensemble de Can Frigola et la Torre Salvana (XVIème siècle,Gothique)
Il est le complexe architectural civile le plus ancien et important de Cassà, composé par une maison et la tour adossée. L’ensemble fut bâti au XVIème siècle par la famille Salvà, il fut transféré ultérieurement à la commune et vers le milieu du XIXème siècle à la famille Frigola, exception faite de la tour adossée, qui continua d’être de propriété communale et qui servit de prison.
Les usages donnés à la maison Frigola furent une auberge, un magasin où l’on trouvait du pain, du vin, de la viande...
On remarque dans la façade de can Frigola sa grande porte d’entrée à vousseaux, les arcs en accolade, de style gothique et la tour de plante carrée avec un toit à quatre versants, qui se compose de quatre étages connectés par un escalier en colimaçon. Le deuxième étage et son échauguette circulaire sont des éléments des aménagements ultérieurs, probablement du XVIIème siècle.
Il s’agit du seul porche qui existe à Cassà. Les éléments originaux qui se conservent sont les bases en pierre naturelle du porche et les dalles du pavé.
En 1725 le terrain fut mis à disposition de la commune et un bâtiment à portiques fut bâti avec le but d’y installer les instruments de mesure publics obtenus en raison d’une concession royale au Moyen Âge. Les mesures, faites de pierre, devaient s’utiliser dans toutes les transactions de céréales à la manière de guide pour calculer le poids. Le porche était couvert que par un toit, mais en 1841 la Mairie autorisa Francesc Oller à construire un immeuble sur ce toit.
C’est l’un des coins les plus charmants de la ville et l’une des places qui restent de ce qui était le cœur du village médiéval autour duquel Cassà s’agrandit. Pendant des siècles et des siècles cette place fut l’épicentre de l’activité commerciale et ludique. Elle était pleine de magasins et au centre avait lieu le marché, et des activités festives les grands jours. C’est dans cet endroit où se trouvaient des anciens édifices comme l’hôpital des pauvres au XVIème siècle, et c’était ici où les jurés de l’Université de Cassà (précédent du gouvernement local) étaient élus par tirage au sort, dans un curieux processus de sélection minutieusement décrit dans des documents royaux du XVIème siècle qui était lu à haute voix dans la place avant le début de la cérémonie.
19. Église paroissiale (XVIème siècle,Gothique)
Sa construction commença au XVIème siècle sur les restes d’une église romane qui datait de la fin du XIIème siècle et qui ne fut pas achevée jusqu’au XVIIIème. Elle est surtout de style gothique, avec des éléments de la Renaissance sur la façade et néo-classiques dans les chapelles des croisillons. Le maître-autel construit par le sculpter Pau Costa fut détruit pendant la Guerre civile espagnole. Il ne reste de l’autel original que quatre colonnes salomoniques, les portes de Saint-Pierre et de Saint-Paul et l’ostensoir, tandis que le reste est une reproduction faite par Ramon Pericay dans les années 60 du dernier siècle. Pendant la Guerre fut également détruit le bel autel baroque des Sogues (autel des Cordes), aussi de Pau Costa, et celui plus ancien, appelé autel del Roser. Quelques autres éléments remarquables sont la sculpture de Saint-Martin, patron de la paroisse, sur l’entrée principale et les chapiteaux romans qui se préservent encastrés dans quelques parements intérieurs. Les grandes fenêtres néo-gothiques de la nef furent construites à partir de 1926.
20. École La Salle et Capella de les Monges (1881-1906, néo-classique et néo-gothique)
La nouvelle société industrielle entraîna une amélioration de la qualité de l’enseignement. Des écoles laïques, comme l’école Vilaret, et des écoles religieuses furent établies pour mettre fin à la situation pénible des écoles publiques du XIXème siècle. Les écoles religieuses furent placées dans cette rue : celle des filles, les Filles du Cœur Immaculé de Marie (fondée en 1863), et celle des garçons, La Salle (fondée en 1881), qui continue toujours son activité pédagogique et qui en 2005 fut récompensée de la croix de Saint-Georges par le Gouvernement de Catalogne. Les deux éléments représentatifs se situent dans les deux coins de l’ensemble et ils datent de la même année, 1906, construits par le même maître des travaux, Josep Pla. L’un d’eux est la façade plus proche au Carrer de l’Estació (Rue de la Gare), qui présente une composition d’inspiration néo-classique, et à l’autre bout, la Capella de les Monges (Chapelle des Nonnes), de style néo-gothique, aujourd’hui transformée en auditorium. En 1978 les religieuses arrêtèrent son activité pédagogique et le Patronat des Écoles Chrétiennes l’acquit pour agrandir l’école et continuer sa tâche éducative.